L’aventure OHMSS
Retour sur le tournage de Au service secret de sa Majesté
Assurément, On Her Majesty’s Secret Service ne ressemble à aucun autre James Bond. Qu’il s’agisse du roman dont il est tiré, du choix des comédiens, du tournage, de la post-production ou de la promotion. Flashback sur une aventure épique et unique, à la ville comme à l’écran.
L’épopée de la sixième aventure de 007 débute avant la sortie de… Goldfinger.
Initialement, le roman de Ian Fleming, écrit en 1962 après la sortie de Dr No (paru en 1964 en France), devait succéder à la troisième aventure de Bond. En 1965, un concours est même lancé pour recruter les séduisants « douze anges de la mort » de Blofeld… Nouvel essai après Opération Tonnerre. Nouveau report. Diverses raisons expliquent ces suspensions successives du projet. D’abord une histoire atypique, moins spectaculaire, donc moins propice à une surenchère épique en pleine Bondmania. Ensuite, l’image « bien assise » du 007 de Sean Connery, qui serait assurément dénaturée par un tel sentimentalisme. Enfin, l’impossibilité technique de dénicher des lieux enneigés propices à accueillir le tournage au moment voulu.
A la recherche d’un nouveau Bond
Fin 1967, le départ de Sean Connery réactive l’adaptation d’Au Service Secret de Sa Majesté. Cubby croit alors tenir son nouveau 007 : un jeune comédien shakespearien d’origine galloise du nom de Timothy Dalton. Se jugeant trop jeune pour un tel rôle, « Tim » décline la proposition. De son côté, Saltzman a approché un Anglais, Roger Moore qui, encore lié par contrat à la série télévisée Le Saint depuis 1962, repousse également l’offre. Ces deux refus précipitent la recherche d’une perle rare. Il y a bien ce Jeremy Brett repéré par Saltzman dans My Fair Lady aux côtés d’Audrey Hepburn (1964). L’idée est rapidement abandonnée.
Ce n’était pas arrivé à l’autre !
En ce mois d’octobre, Albert R. « Cubby » Broccoli et Harry Saltzman en sont donc réduits à écumer les agences de mannequins et autres listings des casting-directors de Londres jusqu’à Hollywood. Six mois plus tard, un vivier d’une centaine de prétendants répondant aux critères physiques est constitué. Chacun est convoqué pour des « screen tests », soumis à l’approbation des dirigeants de la compagnie United Artists, distributeur du film.
Quatre comédiens passent les épreuves avec succès : John Richardson, Anthony Rodgers, Robert Campbell et Hans de Vries… Cinquième et ultime choix, encore optionnel : un mannequin australien qui s’est illustré dans diverses publicités (les barres chocolatées « The Big Fry » très connues en Grande-Bretagne ou les cigarettes Marlboro…). Jugé physiquement supérieur, contre toute attente, il emporte la mise. A à peine 29 ans, George Lazenby devient le plus jeune James Bond de l’histoire. Comme égarés après le départ de Connery, les producteurs ont choisis le sosie de Sean Connery, un physique plus qu’un acteur. Le malheureux Richardson sera quant à lui une nouvelle fois pressenti pour Live and Let Die, en 1972, avant que le choix ne se porte sur qui l’on sait.
Du livre à l’écran
Pour ce nouvel opus, Richard Maibaum, scénariste vétéran de la série qui a déjà œuvré sur les quatre premiers films, reprend du service. Afin de faire passer cette succession en douceur, il imagine avec les producteurs un prologue durant lequel Bond aurait subi une opération de chirurgie esthétique pour changer d’apparence et mieux dérouter ses ennemis jurés. Abandonnée, cette idée sera finalement exploitée, quoique différemment, dans le pré-générique de Diamants sont éternels.
Outre des modifications importantes, comme la scène de l’anniversaire de Draco où Bond déclare sa flamme à Tracy et le cambriolage des bureaux de l’avoué Gumbold à Berne (scène seulement présente dans la copie d’exploitation américaine), Maibaum demeure par ailleurs très fidèle au roman éponyme. Il ajoute tout de même ça-et-là des allusions aux films antérieurs : les souvenirs des missions accumulés dans un tiroir du MI6, le thème de Goldfinger siffloté par un balayeur dans les locaux de l’Union Corse… Les dialogues additionnels sont écrits par Simon Raven, jusque là employé par la télévision. Il a pour mission de « densifier et rendre plus intellectuels » (dixit Peter Hunt) les scènes entre Tracy et Blofeld.
Pourtant, si l’adaptation est très fidèle au roman, sans doute l’est-elle trop. Demeure en effet dans le film un certain nombre d’incohérences. Etonnant, par exemple, que Blofeld ne reconnaisse pas Bond travesti en Sir Hilary Bray… Les deux hommes se sont pourtant déjà rencontrés dans On ne vit que deux fois (!). Qu’importe. 007 survit a ces lacunes, comme à son changement d’apparence inexpliqué.
Un casting de rêve
Autour du novice qu’il importe désormais d’« encadrer », le casting s’étoffe. Pour tenir le premier rôle à ses côtés, on recherche des actrices blondes, fidèles en cela à la comtesse Teresa di Vicenzo imaginée par Fleming. Cocorico, Brigitte Bardot et Catherine Deneuve sont dans la short-list ! Hélas, la première s’est déjà engagée pour rejoindre Sean Connery dans Shalako. La seconde renonce à s’exposer en pareille présence (no comment). On connaît la suite… Comédienne reconnue et louée, Diana Rigg « Peel » obtient le rôle. Pour beaucoup de fans, elle demeure inoubliable. A l’instar du réalisateur Peter Jackson (Le seigneur des anneaux, King Kong) :
C’est une grande actrice et ses scènes étaient très bien écrites. Elle réussit à susciter beaucoup de pathos et d’émotion quand elle meurt à la fin. On ne peut pas mieux faire en terme d’apparition qu’Ursula Andress dans Docteur No, lorsqu’elle sort de l’eau, mais pour moi Diana Rigg surclasse toutes les autres !
Dans le rôle de Blofeld, Telly Savalas, bon comédien et parfait sosie (quoique plus viril) de Donal Pleasance, n’a que peu de concurrents. D’autant que c’est Albert Broccoli qui l’a choisi en personne. Le chauve le plus connu de la planète n’a pourtant pas encore acquis la renommée mondiale qu’on lui connaît par l’interprétation de l’inspecteur Kojak (Ah, la Chuppa Chup !)1. Il peut pourtant déjà se prévaloir d’une riche filmographie, essentiellement des seconds rôles à la télévision. Ce Bond est son premier gros film.
Pour incarner son âme damnée, Irma Bunt, les producteurs songent d’abord à la comédienne grecque Irène Papas. Jugée trop sophistiquée et trop sympathique (et sans doute trop séduisante), elle est rapidement supplantée par l’actrice allemande Ilse Steppat, qui signe là son unique rôle en langue anglaise et sa dernière apparition à l’écran. Elle décède d’une crise cardiaque seulement quatre jours après l’avant-première londonienne, le 22 décembre 1969, au terme de vingt ans de carrière2. Enfin, l’acteur italien de renommée mondiale Gabriele Ferzetti ferme le ban, dans le rôle du père de Tracy, Marc Ange Draco. Son fort accent italien importe peu. Il sera doublé dans la version originale par David de Kayser (le dentiste recéleur des Diamants sont Eternels). Idem pour Lazenby, dans les scènes où il revêt le kilt de Sir Hilary (doublé par George Baker, le véritable Sir Hilary dans le film) ! Hunt n’étant en effet pas convaincu par l’imitation de l’Australien.
Et son nom est…
Le 7 octobre 1968, un an jour pour jour après les premières investigations de la production, Lazenby est officiellement désigné et présenté seul aux media, lors d’une conférence de presse organisée au Dorchester Hotel de Londres. Début d’une longue tradition de successions ainsi codifiées. Trois mois à peine se sont écoulés depuis que les essais de Lazenby et Rigg ont été envoyés pour accord aux pontes de United Artists… Entre temps, Eon a fait suivre au futur 007 une batterie de cours de comédie et de diction, histoire de rassurer les financiers d’Hollywood. Après quoi, soumis au silence le plus strict (exclusivités négociées obligent), Lazenby a été prié de se mettre au vert. Ce qu’il fait sans rechigner… sur la Côte-d’Azur.
Du côté d’UA, la pilule a du mal à passer. Le 23 septembre encore, David Picker, le président du studio, négocie en personne le retour de Sean Connery… pour un million de dollars ! En vain. A toute chose malheur est bon. Les studios feront une substantielle économie. Lazenby sera payé 150 Livres par semaine… Moitié moins que Miss Rigg, star féminine du film.
Le 13 octobre, l’ensemble du casting et de l’équipe, placés sous la direction d’un Peter Hunt qui signe ici sa première réalisation, est soumis aux feux des projecteurs dans les salons cossus de l’hôtel Hilton. Rendez-vous est donné à tous, huit jours après pour les premiers tours de manivelle en Suisse, dans le canton de Berne. Comparé à la démesure de You Only Live Twice, qui avait bénéficiée d’une enveloppe de 9,5 millions de dollars, le budget de ce sixième opus est sérieusement revu à la baisse : à peine 7 millions de dollars3. De même, s’agissant des décors et de l’intrigue. Le réalisme des romans de Fleming et les extérieurs naturels sont privilégiés. Après que la ligne Maginot ait été envisagée (et bel et bien visitée par les équipes d’Eon), c’est finalement le Schilthorn et son Piz Gloria qui sont choisis. Cent vingt personnes sont bientôt à pied d’œuvre dans la petite commune de Murren, au pied du pic enneigé, qui compte à peine… deux cent cinquante habitants !
Peter Hunt doit rapidement gérer l’ego de Lazenby, qui se sent (et c’est parfois une réalité) exclu, peu soutenu. Dana Broccoli relatera plus tard une anecdote révélatrice. A l’occasion de la venue de Cubby sur le plateau en novembre 1968, une party est organisée. Lazenby est absent. L’épouse du producteur le retrouve et recueille son sentiment. L’acteur se plaint de n’avoir pas été convié, alors même que tous les plannings font état de la fête : « Mais, je suis la star ! », proteste-t-il. Le sang d’Albert R. Broccoli ne fait qu’un tour : « Tu n’es pas une star parce que tu le dis ! Tu n’es même pas une star parce que je le dis ! Tu seras une star quand le public le dira. Et nous n’avons encore rien vu ! » Bonne ambiance. L’équipe n’est pas au bout de ses peines…
Surprises et déconvenues
Une avalanche de problèmes submerge bientôt Peter Hunt. Ainsi, lors de la première scène tournée avec Lazenby au bar, personne n’a songé que le réalisateur devrait dompter… le propre reflet de ses troupes dans les parois vitrées ! Quelques semaines plus tard, tenant à faire la plupart des cascades lui-même, le beau George se casse le bras, bouleversant le planning. Seul reliquat de l’accident : la scène où Blofeld conduit Bond dans son laboratoire du Piz Gloria… C’est fort à propos que 007 se balade son manteau sur le bras ! Mutin, l’acteur s’éloigne parfois des plateaux pour prendre du bon temps, ce qui ne manque pas de monter Cubby contre lui. Au Portugal notamment, durant le tournage des scènes d’anniversaire de Draco, il part quelques heures chevaucher la monture qu’on lui a prêtée pour le film !
Fin décembre, la première équipe s’apprête à regagner Pinewood, où la majeure partie des plateaux est mobilisée. Les intérieurs du casino, les bureaux de Draco, le « College of Arms », les chambres d’hôtel, les bureaux du MI6 y ont été reconstitués pour deux sessions de tournage, l’autre ayant lieu en juin 1969.
Au même moment, un rigoureux hiver reprend ses droits dans les Alpes Suisses, compliquant sérieusement le tournage et compromettant la bonne marche de la production. Ou du moins la tâche de la seconde équipe, dirigée par un certain John Glen. C’est sa première participation à un Bond.
Glen a rejoint l’équipe tardivement. Il est embauché par Hunt courant février pour renforcer et multiplier les scènes d’action en prévision des défaillances de l’apprenti comédien Lazenby. Hunt et Glen se sont rencontrés à Londres en 1947, et ont maintes fois travaillés ensemble. Le nouveau venu a fort à faire.
Pour toutes les scènes de poursuites à ski ou sur glace, d’ingénieux et novateurs systèmes de prises de vue ont été conçus. Un harnais permettant à son créateur, le cameraman Johnny Jordan, suspendu tel un parachutiste sous un hélicoptère, de saisir chacun des mouvements des cascadeurs sous tous les angles. Johnny Jordan est déjà une légende de la série. C’est lui qui, lors du tournage d’On ne vit que deux fois (1967), perdit sa jambe dans un crash lors du tournage de la poursuite en hélicoptère.
La joie des sports d’hivers
Parmi les trouvailles qui donnent au film toute sa majesté, cette luge-ski à laquelle s’arriment les acteurs. Conçu et mené par le champion Willy Bogner Jr., ce dispositif limite les trucages visuels et donne l’impression que les personnages skient réellement. Son invention fera florès dans bien des Bond, notamment The World Is Not Enough (1999). Par ailleurs, Bogner filme tous les plans rapprochés de skieurs, dos à la pente, caméra en main. Loué pour ces scènes uniques, il reviendra dans The Spy Who Loved Me (1977), For Your Eyes Only (1981) et A View To A Kill (1985).
Toutes ces innovations placent le spectateur au cœur de l’intrigue, conférant au film un goût d’inédit et de nouveauté, à l’instar de ce qui fut fait pour la bataille sous-marine de Thunderball (1965). Pour la petite histoire, le cascadeur qui double 007/Lazenby n’est autre que Vic Armstrong… Cette première participation dans un film de James Bond inaugure une longue collaboration. Vic doublera ensuite Roger Moore dans Vivre et laisser mourir, avant de coordonner les cascades de trois films de la série, entre 1997 et 20025.
Mais le gros morceau demeure assurément la poursuite Bond/Blofeld en bobsleigh. Pour l’occasion, l’équipe olympique suisse de bobsleigh prête main forte à la production. Hautement périlleuse, cette fameuse scène devenue culte est aussi placée sous la responsabilité de Glen qui, pour la réaliser alors que la fonte s’accélère, fait importer de la glace fraîche depuis Berne, à cent kilomètres de là…
Avec le printemps et le dégel, vient le temps des scènes additionnelles. Les acteurs enchaînent les déplacements : Suisse, Angleterre, Portugal. Au final, OHMSS est le seul film de la saga à avoir été intégralement tourné en Europe. En dépit de ses tracas, Glen garde un bon souvenir du tournage.
J’aimais beaucoup George Lazenby dans OHMSS. Je me rappelle surtout la scène du Saint-Bernard. La lumière baissait, et je savais que je n’allais pouvoir disposer de George que durant une heure ; alors on a pris l’hélicoptère pour rejoindre l’autre versant de la montagne, où l’on a pu bénéficier d’une heure de soleil supplémentaire. George est arrivé ; et nous avons installé la caméra. Je lui ai dit : On ne pourra certainement faire qu’une prise pour cette scène là. Comme j’avais travaillé avec des animaux sur les séries télévisées, je savais qu’ils n’aiment pas les répétitions et qu’ils font peu de prises. Alors j’ai dit à George d’improviser, il a été excellent. Le chien est arrivé et s’est mis à lui lécher le visage. Il a simplement dit la réplique : Ne t’occupes pas de ça, va plutôt nous chercher un cognac. La première a été la bonne.
Le travail de John Glen sera reconnu et salué, puisqu’il sera à nouveau sollicité comme assistant réalisateur et monteur sur L’Espion qui m’aimait et Moonraker, avant de réaliser cinq James Bond, de Rien que pour vos yeux (1981) à Permis de Tuer (1989).
L’équipe rejoint le Portugal fin avril. Là, sont tournés les extérieurs à l’Hôtel Palacio près d’Estoril, les scènes de l’anniversaire de Draco dans l’état du Vinhus et, les 19 et 20 mai 1969, la mort de Tracu, sur Arrabica Road près de Setubal. Enfin, sur la plage de Muchaxo Guincho, le pré-générique est parmi les dernières scènes mises en boîte. A cette époque, quelques menues tensions règnent sur le plateau. Outre le « grosse tête » de Lazenby et l’annonce de son départ prématuré de la saga, Diana Rigg est fâchée. Contrairement à ce que l’on a prétendu, Rigg et Lazenby sont bons amis. Si bons qu’ils auraient bel-et-bien eu une relation… Et Diana a semble-t-il eue du mal avec la concurrence !
Dans les coulisses de la post-production
Le 23 juin 1969, le tournage est terminé. Avec deux mois de retard, débute la post-production. C’est le jeune Glen qui, par son montage, apporte toute sa fougue et son énergie au film. Du métrage initial de Hunt qui dure 2 heures 50, il ponctionne 30 minutes. Il n’en demeure pas moins qu’avec ses 2h20mn, OHMSS demeurera longtemps le plus long James Bond de la saga, jusqu’à Casino Royale en 2006.
Parmi les grands moments de la post-production et de ce sixième opus, la bande originale du maestro John Barry, qui compose sa cinquième partition consécutive pour la saga et pour l’occasion remet en scelle le « James Bond Theme ». Innovation de taille, le compositeur introduit pour la première fois des sons alors nouveaux de guitares électriques et de synthétiseurs.
Barry a par ailleurs beaucoup de difficultés à composer une chanson qui contienne le terme « Au Service Secret de Sa Majesté ». Hunt consent alors à un générique instrumental, illustré de passages cultes des films précédents (procédé précédemment utilisé pour le générique de Goldfinger), comme autant de liens tissés entre « l’autre » 007.
Ce thème sera utilisé alternativement dans la bande originale avec le « James Bond Theme », comme le fut naguère le « 007 Theme ». Pour Glen, la fin de OHMSS est « un bon exemple de la puissance de la musique de John Barry. Le film se termine sur la mort de la femme de Bond : c’est vraiment la musique qui vous arrache à une scène aussi sombre ». Quelques années plus tard, Barry explicite ses choix artistiques pour le film :
Le thème de Bond était très dramatique. C’est alors que j’ai écris le thème de 007, plus ample, parfait pour Bons Baisers de Russie. Je m’en suis également servi pour Opération Tonnerre, On ne vit que deux fois, Les diamants sont éternels et Moonraker. Le thème de 007 correspondait à un sentiment plus dégagé. Mais quand George Lazenby a été choisi pour remplacer Sean Connery, je suis revenu au thème de Bond. Mon but était de rendre Lazenby aussi bondien que possible par le biais de la musique. J’ai utilisé des synthétiseurs pour donner un aspect électronique à la partition, c’était très puissant.
Mais le plus grand souvenir de John Barry reste assurément l’interprétation de la chanson-titre par Louis « Satchmo » Armstrong. Sur des paroles des désormais habitués Burt Bacharach et Hal David, Armstrong enregistre son dernier morceau… en une prise s’il vous plait ! La légende du jazz s’éteint le 6 juillet 1971.
La France a la primeur des nouvelles aventures de 007. Le film sort le 12 décembre, une semaine avant la sortie mondiale, donnant lieu à une promo très ciblée (voir notre article à ce sujet). Le 18, l’avant-première d’Au Service Secret de Sa Majesté se tient à l’Odeon Leicester Square de Londres. Au grand dam de Broccoli et Saltzman, c’est un George Lazenby barbu et hirsute qui est présenté au Duc et à la Duchesse de Kent, représentant la famille royale ! Dernière facétie d’un Bond décidément pas comme les autres5 ! Quelques années plus tard, Peter Hunt conclut :
Qui est James Bond ? Ce n’est pas Roger Moore. Ce n’est pas Sean Connery. C’est James Bond. George était James Bond. Il aurait été l’un des meilleurs des Bond.
Par Pierre FABRY
NB. L’ensemble des citations sont extraites de James Bond, l’art d’une légende(Flammarion, 2006) de Laurent BOUZEREAU et Inside On Her Majesty’s Secret Service (bonus du Special Edition DVD – zone 1 – MGM Home Entertainment, 2000). Autres sources : IMDb et Bond,… James Bond, « Le dossier 007 » de GOUX et BAYAENS(éd. Grand Angle, 1989).
NOTES :
- Les 118 épisodes de la série sont réalisés entre 1973 et 1978.
- Initialement, il semble que la comédienne aurait du réapparaitre dans Les Diamants sont éternels.
- Pour mémoire, Les Diamants sont éternels sera produit pour à peine plus de 7,2 millions de dollars.
- En 40 ans, Armstrong est devenu l’un des cascadeurs les plus prisés d’Hollywood : double de Christopher Reeves dans les Superman, d’Harrison Ford dans tous ses films (dont les Indiana Jones) et de Sean Connery dans… Never Say Never Again ! Coordonnant par ailleurs les cascades de plus de cinquante films à Hollywood dont Conan, Legend, Rambo III, Total Recall, Last Action Hero, Starship Troopers, Gangs of New York, Je suis une légende, Valkyrie…
- En 1970, George est tout de même nominé au Golden Globes dans la catégorie meilleur espoir masculin…